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LES MALAISES POST-EFFORT (MPE)
OU EXACERBATION DES SYMPTÔMES POST EFFORT (ESPE)

De nombreux malades affectés par un Covid Long éprouvent une aggravation disproportionnée de leurs symptômes après une activité physique et/ou cognitive, même légère, activité qui pourrait sembler totalement anodine pour n’importe quelle personne en bonne santé (simple marche de quelques minutes, séance de lecture…). 

PRÉSENTATION

Après une activité physique et/ou cognitive, les personnes atteintes d'un Covid Long sont susceptibles de ressentir, directement ou de façon décalée dans le temps (parfois jusqu’à 3 jours), un état d’épuisement associé à une résurgence ou une exacerbation de leurs symptômes de Covid Long. On parle alors de Malaise Post-Effort (MPE).


Il leur faudra alors plusieurs heures, jours, voire semaines pour récupérer de cet état qui peut être très invalidant. Il est important d’apprendre à réguler ses activités et la charge physique et/ou intellectuelle pour éviter l’enchaînement de ces malaises post-effort et tomber ainsi dans une forme de chronicité.


Les malaises post-effort sont reconnus et pris en compte dans les recommandations sur le Covid Long par plusieurs instances internationales : Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Suisse, Tunisie, USA...

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L’Organisation Mondiale de la Santé utilise l’appellation : Exacerbation des Symptômes Post Effort (ESPE).

 Jeune femme Contempler

QUI EST CONCERNÉ ?

Les malaises post-effort peuvent concerner toute personne ayant eu le Covid-19, même sous forme asymptomatique, légère ou modérée.

Adultes, adolescents et enfants peuvent être touchés.

LES MALAISES POST-EFFORT : DE QUOI S’AGIT-IL ?

FACTEURS DÉCLENCHANTS

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  • Les malades atteints par un Covid Long peuvent avoir un seuil pathologiquement faible de tolérance à la fatigue physique et cognitive. Une activité banale ou des efforts minimes, auparavant très bien tolérés, peuvent les conduire à un malaise post-effort. Le niveau de fatigabilité est complètement disproportionné par rapport à l’effort fourni.

  • Ainsi, tout type d’activité physique (marcher, se doucher, monter un escalier, cuisiner…), cognitive (lire, discuter au téléphone…), émotionnelle (événement stressant ou heureux…) peut déclencher un malaise post-effort. 

  • D’autres facteurs ont également été répertoriés : changement brutal d’altitude ou de température, activités sociales, trajets/déplacements, cycles menstruels, soins médicaux, températures extrêmes…

Le questionnaire de DePaul est un outil validé dans les pays anglo-saxons (USA, Canada, GB, Australie) et utilisé en clinique pour évaluer facilement la présence de malaises post-effort. D’autres tests plus poussés existent, comme le test d’effort sur 2 jours qui permet de distinguer le MPE du déconditionnement (voir document complet).

COMMENT LE MALAISE POST-EFFORT EST-IL ÉVALUÉ ?

INCAPACITÉ FONCTIONNELLE LIÉE À L’AGGRAVATION DES SYMPTÔMES ET À L’ÉPUISEMENT GÉNÉRALISÉ

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Si un état de fatigue est tout à fait normal après une activité, il n’en va pas du tout de même pour les malades concernés par les MPE. Une activité, même modérée, ne va pas conduire à une simple fatigue mais à un état sévère, équivalent ou pire que l’épuisement et qui peut être extrêmement invalidant.
Cet état d'épuisement peut aller jusqu’à une baisse extrême des capacités fonctionnelles, à la fois physiques et cognitives, avec une résurgence ou aggravation des symptômes de Covid Long et peut obliger le patient à s’isoler au calme en limitant toute forme de stimuli, voire à s’aliter.
Le délai de récupération, anormalement long par rapport à la normale, dure généralement plus d’une journée et peut s'étaler sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

CONSEILS SUR LES CONDUITES À TENIR

LA MÉTHODE DE "PACING"

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La conduite à tenir est d’appliquer la méthode de "pacing" qui est une stratégie de fractionnement et d’autogestion du rythme des activités. Elle vise à maintenir un niveau d’activité en adéquation avec ses capacités, à prévenir les MPE, à améliorer sa qualité de vie et à réduire le risque d’aggravation de son état de santé.


La gestion personnelle du rythme, de l’intensité des activités et du repos est impérative.

Un look de rêve

PRÉVENIR LE MALAISE POST-EFFORT

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  • Être conscient de l’existence des malaises post-effort.

  • Identifier ses limites dans les activités physiques/cognitives.

  • Équilibrer activité et repos.

  • Garder un minimum d’activité en identifiant ses limites, en ne les dépassant pas et en ne forçant surtout pas. 

  • Faire régulièrement des pauses, notamment avant et après un effort physique/cognitif (relaxation, cohérence cardiaque : 5 minutes trois fois par jour, yoga…).

  • Identifier les facteurs déclenchant les MPE, repérer les signes annonciateurs et arrêter immédiatement toute activité dès l’apparition de ces premiers signes avant-coureurs.

  •  Avoir conscience que tout est activité, sauf le repos total et le sommeil.

EN CAS DE MALAISE POST-EFFORT​

STOP, REST, PACE : s'arrêter, se reposer, doser le rythme.

Le repos est nécessaire et indispensable :

  • Nécessité de longs moments de repos total, sans stimulation (pas de télévision, téléphone, discussion, réseaux sociaux...), allongé, au calme, pouvant être fractionnés dans la journée.

  • En dehors de ces moments de repos, l’activité doit être légère et fractionnée.

  • La gestion du rythme d’activité est impérative en appliquant le pacing.

  • Le niveau d'activité que l'on peut conserver est fonction de ses propres seuils, pour limiter les épisodes d'aggravation.

  • Essayer de tempérer son inquiétude. Si les épisodes d’aggravation sont légitimement anxiogènes, l'anxiété ne peut que les aggraver encore. La gestion du rythme d’activité entraîne généralement au bout de quelques semaines une baisse des épisodes d’aggravation, qui sont moins fréquents, moins intenses et plus courts.

MESSAGE AUX PROFESSIONNEL DE SANTÉ

Les professionnels de santé doivent systématiquement vérifier et évaluer la présence de malaise post-effort.
Du fait de la grande hétérogénéité des patients face aux malaises post-effort, la réadaptation à l’effort n’est pas recommandée pour tout le monde et doit se faire avec une extrême précaution. Elle peut en effet s'avérer délétère et conduire à une aggravation. Elle doit être prise en charge avec un professionnel de santé formé aux malaises post-effort et au Pacing.
Un simple test de la condition physique ou un test psycho-cognitif peuvent déclencher un malaise post-effort.

Image de Malachi Cowie
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