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L'été de l'horreur

Bonjour



Je me présente, je m'appelle SAUJET Sabine, j'ai eu 50 ans en avril 2023 et je suis de LA VALETTE DU VAR (département 83)  et je souhaite témoigner sur le COVID long.



C'était un certain 6 août 2021. Cela fait quelques jours que je raclais de la gorge mais je mettais cela sur le dos de la climatisation qui est assez forte sur mon lieu de travail.


Suite à la persistance des symptômes, mon mari me demande d'aller un faire un test du COVID. Résultat : positif. Mon mari en profite pour faire un test également. Résultat : positif


Le lendemain, nous allons tous les deux faire un test sérologique afin de confirmer ces résultats et nous sommes bien infectés tous les deux. Nous commençons à ressentir les 1ers symptômes (fatigue, maux de tête et fièvre) et perte du goût et de l'odorat pour moi.



Ca y est, notre vis a malheureusement basculé à jamais...



Nous restons alité pendant 4 jours complets, sans pouvoir manger quoi que ce soit. Je commence à aller un peu mieux, je me lève à nouveau, mange un peu et les maux de tête ont disparu mais la fatigue est toujours là.


Par contre, pour mon mari, ça ne s'améliore pas, bien au contraire car il tousse beaucoup, la fièvre ne diminue pas ni les maux de tête et n'arrive pas à manger.



Le médecin traitant de mon mari étant absent, c'est sa remplaçante qui prend le relais. On lui explique ce qu'il se passe et préconise des pastilles pour la gorge, des vitamines et du [Paracétamol] (sans l'avoir consulté en vidéo).


On l'appelle plusieurs fois sur les 11 jours mais minimise toujours les symptômes. Elle demande quand même le vendredi 20/08 une prise de sang et met en place un rdv le mercredi 25/08 (je ne sais pas comment je vais faire pour amener mon mari car il ne marche quasiment pas et est en surpoids)



Par chance, je vais de mieux en mieux même si la fatigue est toujours présente et je peux donc épauler mon mari.



Cela fait maintenant 11 jours que mon mari est alité, il ne mange toujours pas, il n'arrive quasiment plu à se lever (même pour aller aux toilettes ou se laver). Nous appelons donc le SAMU qui lui fait compter jusqu'à 20 et au regard de ce test, déclenche les pompiers. Ils arrivent très rapidement et prennent toutes les précautions relatives au COVID. S'enchaîne une multitude d'examen dont la saturation et il n'est qu'à 63 !!! Même les pompiers n'en reviennent pas. Direction les urgences où il est pris en charge mais je ne peux pas le suivre dans l'ambulance. Au regard de son état, il est directement installé dans le service réanimation. Et là, les complications s'enchaînent : il sera mis sous oxygène de suite mais fait quand même 2 arrêts cardiaques, il aura une thrombose et une embolie pulmonaire. Après 4 jours en réanimation, il est enfin sorti d'affaire mais le médecin nous a bien expliqué que si on avait attendu quelques heures de plus, il ne serait plus de ce monde...



Mon mari sera sous [Apixaban] pendant 1 an avec tous les inconvénients qui en découlent.



Quelques mois plus tard, d'autres symptômes sont apparus puisque nous avons tous les deux perdus nos cheveux, chose que nous avons très mal vécu mais avons trouvé un traitement qui a été efficace grâce à notre coiffeuse (piqûre pour moi et cachet pour mon mari). 



Aujourd'hui, nous sommes toujours, tous les 2, en COVID long puisque mon mari a une partie du poumon atrophié et des difficultés respiratoires qui sont irréversibles. Il a une perte de mémoire d'environ 1 mois dans sa vie car il ne se souvient pas du tout de ce qui s'est passé ce fameux mois d'août 2021 (dû à son état général).



En ce qui me concerne, je n'ai toujours pas retrouvé le goût ni l'odorat après 2 ans et demi des 1ers symptômes et c'est compliqué au quotidien car je ne peux plus m'alimenter comme je le souhaiterais. En effet, je ne tolère absolument plus ce qui est sucré car ça me donne des hauts le cœur (moi qui suis très gourmande, c'est compliqué à gérer) et même chose pour la viande rouge que je ne tolère plus non plus. Avant le COVID, je mangeais de tout car je ne suis absolument pas difficile mais maintenance, les repas sont compliqués. Quelqu'un de parfumé qui passe à côté de moi m'incommode à tel point que je suis obligée de quitter la pièce. Je vais prochainement consulter un chirurgien ORL en Belgique pour tenter une intervention chirurgicale (car en France, elle est interdite) qui va peut-être me permette de retrouver ses sensations (j'ai [c'est] tout de même dommage de devoir aller à l'étranger pour se faire soigner alors que se médecin consulte également en France). Je ne serais pas du tout remboursée de cet acte médical, financièrement, ça va être un peu tendu mais je n'ai plus trop le choix puisque la France nous a abandonnée



Nous faisons face à cette maladie qui nous ronge mais notre couple est soudé, uni depuis 25 ans et même cette épreuve n'a pas ébranlé notre amour, on a de la chance car je suppose que ce n'est pas le cas de tout le monde.



Je vous remercie de m'avoir lu, j'espère que je ne vous ai pas trop embêté et bravo pour cette association.



Sabine SAUJET

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