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Ma vie est déséquilibrée, je ne suis plus ni mère, ni femme, ni femme au foyer, ni amie.

Le covid est entré dans ma vie et dans mon corps la première semaine du mois de janvier 2021. De manière étrange, les premières douleurs étaient uniquement osseuses et le resteront pendant 48H, j'aurai pu dessiner mon squelette ! Puis extrême fatigue, anosmie, agueusie, et toujours cette sensation d'avoir froid, très froid. Ce seront les symptômes des 10 premiers jours. Après 2 semaines d’arrêt, retour au travail, fatiguée mais avec l'énergie qui est la mienne.


Puis au fil des jours, les longues nuits et les siestes ne suffirent plus. J'étais un vieux portable qui ne prenait plus la charge... les troubles de la concentration, les problèmes de mémoire sont apparus, j'ai tenu 3 semaines !

Repos, repos, repos ! Je ne fais plus rien à la maison, le moindre effort m'épuise qu'il soit physique ou cérébral !


Rapidement, j'évoque le covid long avec mon médecin traitant. Elle me connait, m'écoute, me croit.

D'autres symptômes se surajoutent à la liste comme les acouphènes et les troubles de l'équilibre, les maux de tête, la perte d'appétit, absence du plaisir de manger et tant d'autres.

Je suis active donc je cherche, trouve votre association, merci à vous, des liens se font.


En Sarthe, nous avons un centre de rééducation fort performant. Je sais qu'une autre malade COVID Long a pu y entrer. Mon médecin me fait un courrier que j'accompagne d'un long compte-rendu de mon état.

En parallèle, je commence la rééducation en libéral. Nous sommes début avril, je suis fatiguée mais persuadée qu'il faut avancer !

Je fais (en libéral aussi) un bilan neurologique avec une neuropsychologue qui confirme mes observations.

Après une consultation, le médecin rééducateur accepte mon dossier mais seulement en rééducation physique (pas de professionnel disponible sur l'aspect psychologique et neuropsy). Je commence fin avril à raison de 8H par semaines (balnéo, kiné et activités physiques adaptées)... je souffre, j'ai mal, mes symptômes initiaux sont toujours là et réapparaissent : sensation de froid, douleurs articulaires et cérébrales post effort mais au fil des semaines je me sens mieux ! Je commence à maitriser mon corps, le comprendre, savoir qu'il y a un seuil à ne pas dépasser mais pas de clignotants pour me prévenir.

En parallèle je consulte un ORL spécialisé dans les acouphènes et les vertiges. Après 3 manipulations en fauteuil , ils disparaissent.

La rééducation physique se termine début juin, après 6 semaines intensives. Par contre j'ai en continu de fortes douleurs cérébrales que rien ne calme, ainsi que des douleurs articulaires/osseuses qui reviennent après tout effort. Sur le plan cérébral, si je me concentre quelques minutes, mon cerveau bouillonne comme si le circuit des 24h du Mans s’était démultiplié dans mon crâne.

Je consulte un neurologue. Il me prescrit du Laroxyl à doses homéopathiques. Il me dit "essayez, ça fonctionne pour des maladies avec des douleurs neuropathiques", donc petit à petit j'augmente le dosage et ces douleurs envahissantes s'estompent.


En juin, je débute un suivi avec une psychologue car cette maladie est destructrice sur tellement de plans. Ma vie est déséquilibrée, je ne suis plus ni mère, ni femme, ni femme au foyer, ni amie... je ne suis plus grand chose...

Je recontacte la neuropsychologue pour débuter une rééducation cognitive.

Au début de l'été, je suis encore fatiguée, mes j'ai l'impression de me reconstruire, je revois des amis, invite du monde à passer à la maison, puis à manger, quel exploit !


Pour ne pas perdre sur le plan physique, j'ai acheté un vélo électrique et, avec mon mari, nous avons tranquillement sillonné notre département.


J'ai trouvé une orthophoniste pour ma rééducation goût et odorat, depuis quelques semaines.

Tout reprend sa place, ou une place, tout doucement, et je l'espère surement.


Demain, mercredi 8 septembre, à 8 mois jour pour jour de ma contamination, je vais reprendre le travail à mi-temps thérapeutique. J'ai envie mais j'ai peur. Je ne suis plus la "moi" d'avant, la retrouverais-je un jour ?

Cette maladie m'a rendue plus forte, de jour en jour, elle m'a changée, me fait douter, mais j'avance...

Bon courage à tous et ne perdez pas espoir.

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